Ce matin, lever à 3h55, douche, petit déjeuner, taxi à 4h40, arrivée à Blagnac à 5h00, rassemblement avec l’équipage un peu éparpillé (le copilote et le chef de cabine habitent dans le coin, donc ils sont rentrés dormir chez eux…) et embarquement pour la première navette du matin. Bloc départ à 6h00. Eh oui, ça pique les yeux.
Arrivée à Orly au lever du jour, derrière les pilotes long courrier qui viennent de se cogner l’Atlantique, et qui rêvent d’aller se coucher, nous on termine la première de nos 4 étapes par un joli kiss sur la piste 26…
45 minutes d’escale, ménage, pleins de carburant, calculs savants (!) car le fuel est plus cher à Nice donc on emporte l’aller retour, embarquement, vol superbe et approche à vue 04L à Nice sous un soleil radieux, par le sud du Cap d’Antibes pour ne pas réveiller les retraités Air France qui ne dorment que d’un oeil au Comité des riverains 😉 …
40 minutes pour débarquer, nettoyer l’avion, faire les vérifications de sûreté et de sécurité comme avant chaque étape, puis ‘paré embarquement ?’ – ‘oui !’ – La même chose dans l’autre sens… non, jamais la même chose : une petite inspection de piste à Nice car l’A320 de Brigitte Airways a tapé un oiseau à l’atterrissage, et nous croupissons 5 minutes au point d’attente… en plus une piste est fermée ce jour à Nice… Ah, enfin la petite voiture jaune clignote hors de la piste, et nous pouvons repartir, virage à droite le plus vite possible pour ne pas survoler Nice, passage verticale terrain à 9000 ft et direct sur Grenoble, le paysage est magique… Romane Borhinger et sa famille sont à bord et seront à l’heure à Paris. Comme d’habitude.
Descente, « paré briefing ? Alors pour changer un peu de l’ILS on va faire une approche GPS à Orly… », ça marche bien, les satellites nous amènent au bon endroit, voilà qui doit nous changer la vie sur certains terrains africains où la rampe d’approche ou les moyens radio se prennent parfois pour des guirlandes clignotantes…
1h20 de ‘béton’ bien placé à Orly, qui vont nous permettre d’avaler notre plateau repas à une heure décente et au calme, pas en 4 minutes 30 et avec le bruit des aspirateurs ou pendant les 6 minutes de croisière…
Dernière étape : retour Toulouse – les yeux piquent un peu, la fatigue se fait vraiment sentir, les dialogues au cockpit avec mon collègue sont beaucoup plus réduits mais la météo est franchement pas terrible là-bas, avec des averses et du vent. C’est moi qui m’y colle, mon collègue à la radio bouillonne car la contrôleuse nous annonce une patrouille avec « un A330 qui doit se poser devant nous, réduisez la vitesse, tournez à gauche, n’interceptez pas, je vous rappelle… » Pfff !… on a un horaire à respecter, l’équipage suivant attend l’avion pour ses 3 ou 4 étapes aussi, on a pas le temps de batifoler, c’est frustrant, à la fin, quoi…
Dans le taxi vers l’hôtel, je réalise que l’A330 qui nous fait réduire, et qui a dégagé la piste juste devant nous, c’était le premier vol d’un A330 version ‘tout cargo’. J’ai été le premier pilote à me poser derrière lui.
Allez, va, ça vaut bien 3 minutes de retard.